Chaleur d'été.

Itinéraires et découverte

 
 
Le PDF Les Plaines de l'Ebre décrit avec exhaustivité :
- 27 sites culturels.
- 11 sites naturels.
et comporte 35 pages, 4 cartes, des infos pratiques et 4 suggestions d'itinéraires.

8 - Les plaines de l'Ebre

Parcourir la vallée de l’Ebre, c’est découvrir un univers radicalement différent de celui que l’on a pu contempler dans le Haut-Aragon ; ici, pas de montagnes dignes de ce nom, peu de forêts, peu d’eau et encore moins de fraîcheur. Au premier abord cette immense région pourra même paraître un brin austère, le paysage étant essentiellement constitué de plaines arides brûlant sous un soleil implacable.

Pourtant, loin de n’être qu’une succession d’horizons monotones, la vallée de l’Ebre possède un patrimoine naturel étonnant qui mérite que l’on s’y attarde longuement.

Les Bardenas Reales (Navarre) et les Monegros, par exemple, sont de vastes terres semi-désertiques où les sols se creusent, se ravinent et se décharnent. Ici plus qu’ailleurs, les forces érosives se déchaînent sans aucune retenue, façonnant les reliefs avec délire et talent.
Dans ces grands espaces, la steppe prédomine en alternance avec des champs de cultures sèches.
A n’en pas douter, le visiteur y ressentira un profond dépaysement, comme l’étrange sentiment d’être sous des latitudes bien plus méridionales, presque africaines.

Emergeant au-dessus de ces « déserts », quelques massifs montueux se couvrent de belles pinèdes dont l’aspect sauvage et méditerranéen se révèle très agréable.
Ces reliefs sont peu nombreux et peu élevés, les plus importants étant les Planas de la Negra (alt. 648 m), les monts Castejon (alt. 750 m) et la Sierra de Alcubierre (alt. 822 m).

Au cours de son périple, le visiteur constatera que la vallée de l’Ebre est une terre assoiffée où l’eau fait gravement défaut. Pourtant, le précieux liquide n’est pas totalement absent : il y a bien sûr le rio Ebro, ce grand fleuve qui serpente paresseusement vers la méditerranée, mais il convient aussi de citer le gigantesque lac de Mequinenza dont les méandres s’étalent dans un décor steppique omniprésent. La lagune de Sariñena et la saline de Sastago sont deux autres sites d’exception, la première est l’un des plus importants sites ornithologiques d’Aragon, et la seconde surprend par sa vaste étendue de sel que l’on peut traverser à pied.

Etonnante côté nature, la vallée de l’Ebre l’est tout autant côté culture.

Cette terre rude et sèche appartint durant de nombreux siècles au monde musulman. Nul doute qu’en observant dans le lointain les sommets enneigés des Pyrénées, les arabes durent avoir une pensée pour les montagnes de l’Atlas, visibles de façon semblable depuis la plaine aride de Marrakech.

Après la reconquête chrétienne, les musulmans léguèrent aux églises aragonaises un héritage artistique remarquable, un style architectural unique au monde connu sous le nom de « mudéjar ».
Tauste, Utebo, Saragosse et Peñaflor sont des sites incontournables qui abritent quelques-uns des plus somptueux édifices mudéjars d’Aragon. Et inévitablement, devant tant d’exotisme, nous nous sentirons à nouveau transporté vers d’autres latitudes.

Le visiteur s’en rendra vite compte, contrairement aux montagnes du nord où on utilise la pierre, le matériau de construction le plus fréquemment utilisé dans la vallée de l’Ebre est la brique (tant pour les bâtisses civiles que religieuses).

Une halte prolongée s’imposera dans la ville de Saragosse, pour admirer les édifices mudéjars, soit, mais surtout pour visiter deux joyaux architecturaux aragonais : le palais de l’Aljaferia et la basilique de Nuestra Señora del Pilar.

Les constructions à caractère militaire, moins nombreuses que dans le Haut-Aragon, n’en demeurent pas moins très intéressantes. Les forteresses de Mequinenza, de Castejon de Monegros ou de Caspe par exemple, font sensation grâce à leur remarquable état de conservation, tandis que d’autres s’affichent dans des états de ruines souvent très avancés.

Les monastère et ermitages isolés sont nombreux sur ces terres rudes et sauvages, les moines et les nonnes ne s’y trompaient pas, cet isolement leur garantissait le calme et la tranquillité nécessaires à la contemplation et à la prière. Certains de ces lieux de culte, comme les monastères de Rueda, de Sigena et de Veruela, figurent parmi les plus beaux et les plus prestigieux d’Aragon.

En parcourant cette vaste région le visiteur prendra aussi conscience des ravages de la guerre civile (1936-1939). Quelques églises partiellement détruites par les explosifs, puis ultérieurement reconstruites, le mémorial de las Tres Huegas, et surtout les villages en ruines de Belchite et de Roden sont là pour entretenir la mémoire.

 

 

 

Les textes, cartes et photographies figurant dans ce site internet sont de Frédéric Moncoqut
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